Suite à une maladie, j’ai été amputée de la jambe.
Pendant un an et demi, j’ai sillonné les couloirs de deux centres de rééducation, l’Institut des Invalides à Paris et l’Hôpital Inter-Armées de Laveran à Marseille, armée d’un carnet de croquis et de pastels gras.
Mon œill de dessinatrice s’est allumé devant cet étalage de modèles vivants, dans bien des postures, de chairs nues déballées sans pudeur, un kamasûtra de la guérison, avec ô combien d’émotions.
L’accueil était favorable, j’ai continué de dessiner. Les langues se déliaient, les histoires se racontaient jusqu’à la confidence.